La valse aux adieux de Milan Kundera
Editions folio - 300 pages
Littérature Tchécoslovaque
Dans une charmante ville d'eau, huit personnes en quête de bonheur s'étreignent puis s'éloignent, se cherchent et se dissolvent dans les méandres sirupeux de la vie...
Une jolie infirmière, enceinte, se persuade d'avoir trouvé l'amour auprès d'un célèbre musicien de jazz pourtant lâche et frivole.
Eternel exilé, victime des purges, un ancien militant désabusé s'aprête à quitter le pays, faisant ainsi une croix sur son passé et sur sa jeune fille adoptive.
Un gynécologue invente un eugénisme d'un genre nouveau, une femme belle cache ses envies suicidaires... Tous se succèdent et se frolent dans une danse endiablée, une valse... aux adieux...
MON AVIS :
La valse aux adieux est le troisième roman d'une trilogie célèbre de Milan Kundera. Initiée par La plaisanterie puis par La vie est ailleurs, l'oeuvre nous expose tout en légèreté, les aspects les plus sombres de l'être humain, dans une valse à la frontière du réel et du fantastique...
De la lacheté à l'avillissement, ses personnages, persécutés par leurs vies, recherchent la paix de l'âme et le bonheur simple...
Oscillant entre constance et dérision, ce roman mène inéxorablement son lecteur vers une frappante lucidité, celle d'êtres en mal d'avenir, de raison et de tendresse... Une oeuvre, magistrale, qui se veut l'éternelle valse des hasards, des quiproquos et des maux modernes...
En entrant il vit Bertlef qui venait à sa rencontre en pyjama. Il s'excusa avec gêne de sa visite inopinée, mais Bertlef l'interrompit : "Mon ami ! Ne vous excusez pas ! Vous venez de me faire le plus grand plaisir qu'on m'ait jamais fait ici en ces heures matinales."
Il serra la main de Klima et poursuivit : " Dans ce pays, les gens ne respectent pas la matin. Ils se font réveiller brutalement par un réveil qui rompt leur sommeil d'un coup de hache et ils s'abandonnent aussitôt à une hâte funeste.
Pouvez-vous me dire ce que peut être ensuite une journée qui a débuté par cet acte de violence ? Que peut-il advenir de gens à qui leur réveil administre quotidiennement un petit choc électrique ?