L'assassin à la pomme verte de Christophe Carlier
Editions Serge Safran - 178 pages
Littérature française
Craig, Elena, Sébastien, Amélie. Autant de protagonistes pour autant de points de vue sur une mort survenue à la nuit tombée dans un grand hôtel parisien.
MON AVIS :
Subtil jeu de regards et d'interprétations, L'assassin à la pomme verte, qui doit son titre au célèbre tableau de Magritte, alterne, dans un style élégant et fuselé, les points de vue et les sentiments de ses protagonistes. Des interrogations multiples pour un jeu de séduction subtil entre les personnages, qui s'aperçoivent, se découvrent, se jugent et se déjugent au travers de leurs regards subjectifs et de leurs secrètes attentes. Un jeu de regards et de perception, porté par une écriture riche et fine qui, malgré une petite déception sur la fin, fait de ce premier roman une belle découverte.
Contribution au challenge "lire sous la contrainte" de Philippe - contrainte : couleur
Depuis que les couloirs de l'hôtel bruissent de la rumeur du crime, la seule énigme qui me tienne à coeur concerne la réaction d'Elena. L'homme auquel elle avait jeté, dimanche, son regard de Gorgone, a été terrassé le lendemain. Il n'a pas résisté vingt-quatre heures au sombre éclat de sa prunelle. Une telle efficacité donne le vertige.
C'est un criminel au coeur léger qui a dû quitter la suite 205. Aurait-il croisé quelqu'un dans l’ascenseur que son front lisse et sa mise impeccable n'éveillaient aucun soupçon. Il devait être aussi anonyme que l'homme à chapeau melon dont Magritte dissimule le visage derrière une pomme verte. Je l'imaginais, méticuleux, irréprochable, les traits absolument masqués par la rondeur et la couleur du fruit.