Small world de Martin Suter
Editions Points - Environ 360 pages
Littérature suisse
Conrad Lang, la soixantaine passée, est soudain confronté aux images de sa jeunesse. Compagnon d'un fils de milliardaire dont il partage l'existence, enfant abandonné, perdu entre mensonge et révélations... Il tente de camoufler ses pertes de mémoire de plus en plus fréquentes et remonte progressivement, le fil de ses pensées jusqu'au coeur de son destin...
Un destin tragique que d'autres aimeraient voir perdu à jamais dans les méandres de l'oubli... Car de flash-back en flash-back, c'est tout un monde qui s'ouvre à Conrad et la découvert de secrets que sa famille a longtemps voulu dissimuler...
Véritable peinture de la grande bourgeoisie suisse et du petit peuple, ce récit porte sur la mémoire et sur le sens de la vie...
MON AVIS :
Un roman fort, dont je viens à peine de refermer les pages et qui hante encore ma mémoire par son écriture simple et poignante... Mélange de roman policier et d'études sociologiques, on y apprends beaucoup. Comment vivre avec la maladie de l'oubli ? Comment aimer et se reconstruire ? Peut-on vivre sans passé ?
Un récit bouleversant de justesse, peuplé d'êtres complexes et de mystères multiples...
L'élégance du trait allié à la finesse de l'analyse... Un roman que je vous recommande avec grand plaisir.
- Je suis tombée sur le papier qui te permet de retrouver notre appartement et de te souvenir de mon nom.
- Où ? avait-il demandé.
- Dans le réfrigérateur.
Il rit. Mais comme cela, la glace était rompue. Il lui raconta tout. Tout ce dont il pouvait se souvenir. [...]
Rosemarie rit aussi. " - Peut-être devrais-tu consulter un médecin.
- Tu crois que c'est si sérieux que ça ?
- Rien que par précaution.
Ils continuèrent leur chemin dans la chaude odeur des chevaux. Lorsque ce cliquetis se fut évanoui, Conrad dit "C'était bien que je puisse parler pour une fois aussi ouvertement avec quelqu'un. Avec Rosemarie c'est impossible."
Rosemarie s'arrêta. "Mais je suis Rosemarie."
Pendant une fraction de seconde elle pensa qu'il allait perdre contenance. Puis il s'exclaffa : "Je t'ai eue !