Guerre à Harvard de Nick McDonell
Editions Flammarion - 96 pages
Littérature américaine
Alors que gronde la guerre en Irak, son écho feutré résonne dans les couloirs de Harvard. Mark, fondateur de Facebook, Will, engagé comme réserviste, Quinn et Izzy, jeune couple à problèmes, Jenny, la fille aux cheveux roses et Nick, notre narrateur, nous entraînent dans la réalité de ce prestigieux campus. Entre la CIA qui vient débaucher des cerveaux et les soirées arrosées, McDonell fait émerger les préoccupations et les indifférences de cette génération. Dans la lignée d'un Bret Easton Ellis, il dresse le portrait percutant d'une jeunesse nourrie à FoxNews et aux jeux vidéo qui tente d'oublier la guerre, au risque de s'oublier elle-même.
MON AVIS :
Sous des abords vifs et saisissants, ce petit livre nous montre l'indifférence d'une jeunesse soumise à la surinformation. Un terreau dans lequel se terre, à pas feutrés, l'image d'un conflit qui s'envenime et le poison d'une guerre multiple. Une vision terrifiante de la jeunesse, de sa formation et de sa vision du monde, entre drogue et détachement, portée par une écriture vive et ciselée. Un petit livre qui aurait mérité un développement peut-être plus conséquent et une approche plus psychologique de cette jeunesse dorée. Une lecture sympathique parce qu'elle nous livre la vision d'un très jeune auteur, mais qui n'est pas, à mon sens, indispensable.
Challenge littérature américaine
C'était peut-être vrai. Mais nous étions encore en guerre : c'est ce qui occupait vraiment mon esprit pendant cette visite. Même si on parlait plus de politique en cette période électorale, il me semblait qu'on parlait moins de la guerre. Ça n'a peut-être rien de surprenant, parce que nous sommes toujours en guerre. Si vous êtes comme moi un américain né pendant l'hiver 1984, des soldats sont morts pour vous au cours de votre vie dans beaucoup d'endroits. Dans les Balkans, en Somalie, en Irak, au Koweit, en Afghanistan, partout dans le monde.